• Once
    Upon a time
    Depuis ses balbutiements, le monde de Magna n’a jamais connu qu’une seule chose : La violence. L’affrontement était le quotidien de tous, hommes, femmes et enfants, sans répit, sans pitié, sans compassion, une haine violente et meurtrière. Les peuples étaient divisés en de nombreux clans montrant leurs appartenances, leurs raisons d’être, leurs conflits. Ces clans n’étaient que des excuses, des prétextes à guerroyer plus encore si bien que très souvent, des alliances se formaient et se déchiraient. Nombreux étaient ceux qui désiraient la paix, et plus nombreux encore étaient ceux qui recherchaient la guerre...
  • Annonces
    22.o4 Ouverture du forum
    xx.xx Bla Bla
    xx.xx Bla bla
  • Intrigue
    C'est la guerre ! Le Roi de Cinis, a officiellement déclenché les hostilités en accusant le royaume mercantile de Petram d'être la source de tous leurs maux. Une déclaration aussi soudaine qu'inattendue, mais pourtant suivie par une majorité de la population Cinisienne. L'Empire magique de Nix, lui, se contente de faire la sourde oreille aux nombreux tapages qui touchent les contrées voisines, trop occupé à gérer la crise grandissante entre noblesse et populace. Quant à la nation matriarcale de Nebula, la préservation de la paix au sein de ses frontières est bien plus importante que la probable annexion d'une contrée voisine.
  • Cinis
    7
    Nix
    5
    Petram
    4
    Nebula
    5
  • Scénarios
    Prince héritier : Héritier direct de l'Empereur, vous vouez une haine sans limite à l'Impératrice désignée. Pour vous, ce système de désignement est à l'origine de tous les maux qui touchent le pays depuis que l'institut s'intéresse de près au pouvoir. De fait, vous réfutez tout ce que peut avoir décidé l'Impératrice et n'attendez qu'une seule chose : Être à la tête de la nation afin de mettre un terme aux manipulations de l'institut.
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Escapade en ville [Pv : Ferris]
Astrid
Astrid
Escapade en ville [Pv : Ferris] Empty

ft. Ferris
Escapade en ville
La tête blonde était plantée devant le grand miroir de la coiffeuse placée dans un coin de la pièce, la demoiselle fixait son reflet avec un air intéressé. Astrid avait visiblement une idée derrière la tête, et rien en pourrait le lui retirer. Soren avait un emploi du temps des plus chargé, laissant la demoiselle encore à l'écart des intrigues politiques, elle avait devant elle du temps à s'accorder. Loin des mondanités exténuantes, ou des cours, ou autres travaux qu'elle devait accomplir à la bibliothèque. Aujourd'hui elle pourrait faire ce qu'elle voulait, seule, et donc elle avait besoin pour cela de changer quelque peu son apparence pour ne pas être reconnaissable. D'une inspiration, la demoiselle se concentra avant de laisser la magie s'écouler en elle, d'un geste de la main habile, elle troqua sa magnifique chevelure blonde pour une aux teint chocolat, lui donnant alors un air très différent de ce qu'on a l'habitude de voir chez elle. Les nouant alors en un chignons pour ne pas se faire ennuyer par la longueur qu'elle a souvent été obligé de garder, la futur princesse se dirigea vers l'armoire. Depuis toujours Soren lui prêtait des vêtements qui étaient trop petits pour les fois où elle voulait se déguiser en homme et quitter les robes qu'elle était constamment obligé de porter. Non pas qu'elle ne les aime pas, au contraire, mais il faut avouer qu'il y a plus pratique pour vadrouiller. Et surtout moins salissant et voyant. Mettant la main sur une tenue dans les tons sombres, Astrid fut ravie de voir qu'elle rentrait toujours parfaitement dedans, se retrouvant désormais vêtue d'un pantalon noir et d'une chemise blanche, accompagné par un veston en cuir sombre, lui permettant de maintenir le tissus trop large de la chemise contre son frêle corps. Fouillant à nouveau plus loin dans ses affaires, une vieille cape de voyage ferait l'affaire ! Elle l'avait dégoté il y a de ça un moment, et l'avait usé pour lui donner un air moins neuf et plus passe partout. Elle était large et lui permettait de se couvrir la tête en cas de besoin.

Bon, faut l'avouer, Astrid se faisait carrément des histoires quand elle était avec ce genre de tenue. Au diable la petite fille noble, bonjour l'intrépide princesse qui sort de chez elle en cachette pour faire un tour en ville seule. Certainement lui ferait-on des remarques quand à son absence, mais elle n'en avait cure. Soren comprendrait, il était bien du même genre, et participait même à ce genre d’excursion quand il en avait l'occasion. C'était un moyen comme un autre de se déconnecter de l'ambiance noble qui est propre à leur vie depuis toujours.

Si les appartements étaient bien trop haut et mal placés pour espérer pouvoir passer par la fenêtre -eh oui, appartements du princes oblige donc une trop belle vue-, la demoiselle dû se faufiler dans les couloirs jusqu'à atteindre les plate-formes magiques qui permettaient de descendre dans la capitale située en contre-bas. Une fois le pied sur la terre ferme, Astrid se rendit compte à ce moment-là de la différence notable de température entre le palais et ici. Il faisait finalement pas si frais que ça, avant de partir vaquer à son vagabondage. Elle quitta bien naturellement la partie la plus riche de la ville, pour s'infiltrer parmi la populations. Si elle s'était déjà rendu plusieurs fois dans ce genre d'endroit, Astrid devait reconnaître qu'elle manquait totalement d'expérience sur les façons de faire du peuple plus modeste, et leur façon d'être et de vivre était une curiosité pour elle. Aimant se planter devant les travailleurs pour admirer leurs œuvres. Découvrant parfois les boissons ou la nourriture bien moins sophistiqué que ce qu'elle avait l'habitude d'avoir. Parfois elle échangeait avec les gens, écoutant alors leurs récits, les anecdotes de leur vie qu'ils avaient à partager. La jeune noble avait toujours apprécié les connaître, mais depuis qu'elle était promise à devenir princesse et donc reine un jour, elle y trouvait un côté très professionnel de s'intéresser au peuple que son mari dirigerait. Planté devant un vendeur au marché qui hurlait alors le bienfait de ses articules, une voix retentit.

« Au voleur ! »

Les pupilles tournées vers la source de détresse, une masse encapuchonnée manqua de la renverser. Astrid tendis le pied alors pour le faire trébucher, le faisant s'étaler sur une pauvre passante qui n'avait rien demandé à personne. Au moins... Le voleur de sac était arrêté ?

« Je suis désolée ! J'espère ne pas vous avoir fait mal ? »

C'est ce qu'elle avait dit immédiatement, à l'attention de cette femme qu'elle reconnu alors immédiatement. Non. Elle avait vraiment envoyer valser un type sur elle ? L'élève de l'Impératrice ? Ici ? Ce n'est pas si déconnant en fait... Ne l'ayant vu que quelques fois, Astrid avait de par sa résonance immédiatement reconnu le visage de la concerné, n'osant alors ajouter quelque chose, ignorant si elle serait à même de la reconnaître. En réalité, elle ignorait si elle souhaitait l'être ou non. À la place elle se contenta de sourire naturellement comme elle le faisait si bien, prête à tendre la main pour l'aider si elle avait chuter ou non, l'air désolé sur ses traits, ne trahissant en rien de la surprise qu'elle avait eu à la voir ici. C'est l'avantage d'être éduqué par des nobles, on sait parfaitement quoi laisser ressortir en général.

Ferris
Ferris
Escapade en ville [Pv : Ferris] Empty



Escapade
en ville

« Get lost, you don't belong here »




Hirlam est une ville bien différente d’Edogrist. Le cadre sylvestre change radicalement du panorama marin. Ici, l’architecture semble se fonder dans la Nature, alors que là d’où je viens, elle m’a toujours paru se dresser en obstacle autour de la mer. Hirlam respire cependant une opulence que n’atteint à mon sens pas Edogrist, du fait de toute cette magnifique magie illuminant les environs, rendant l’endroit plutôt féerique. Elles semblent si différentes, et pourtant, une chose reste identique. La pauvreté a beau changer de visage, elle reste la même, au fond. Elle qui semble si désespérée, désemparée par le flot de la réalité des choses, ici, à Nix. Une réalité brutale et injuste, qui les empêche de vivre décemment, d’être considérés comme des êtres humains normaux. Ce poids peut aliéner, comme il peut fédérer. Cette pauvreté regardée de si haut peut s’avérer être la flamme de la rébellion, et a les capacités pour se faire entendre. Je n’ai jamais oublié d’où je viens, et je ne l’oublierai jamais. J’ai beau me battre pour moi-même avant tout, j’ai bon espoir de pouvoir faire changer les choses, et aider mes camarades plus infortunés que moi, rendre leur quotidien plus supportable, une mesure à la fois.


Souvent, lorsque je me sentais isolée, contre le monde, je descendais dans les quartiers pauvres, habillée comme je l’ai toujours été avant d’être choisie par Son Altesse. Me mêler à cette pauvreté qui m’a vu naître, grandir et atteindre un poste qui m’a permis de prouver que les origines n’étaient rien face au travail acharné m’aide à apaiser cette flamme qui parfois me brûle un peu trop douloureusement. J’écoutais les anciens parler de leurs petites histoires, je m’arrangeais pour nourrir les enfants maigres et affamés, je me promenais dans ces rues plus sombres, mais qui m’apparaissaient comme beaucoup plus chaleureuses que les quartiers d’en-haut, où les faux-semblants règnent en maître, et la notion de solidarité paraît si étrangère, voire blasphématoire. Evidemment, il m’arrivait de faire des rencontres hostiles, entre malandrins, arnaqueurs, charmeurs et plus rarement des opposants me qualifiant de traîtresse. Fort heureusement, ils étaient minoritaires. D’habitude, les gens me sourient amicalement, ou respectueusement, de façon sincère. C’est cette sincérité que je recherche à chacune de mes visites dans les bas-quartiers. Cette sincérité qui me manque cruellement, au point de ressentir un vide au centre de mon corps lorsque la solitude pèse trop lourdement sur mes épaules.


Mes pas m’avaient mené vers le marché, toujours très animé même en début de soirée comme c’était actuellement le cas, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Ce lieu était évidemment celui de prédilection des voleurs à la tire, enfants comme adultes. Les échos du passé me revenaient toujours en mémoire lorsque je me trouvais dans un marché, rappel à ce que j’ai moi-même dû faire en partie pour pouvoir me payer mon admission à l’Institut. Ici, pauvres, classe moyenne et rarement les riches se mêlaient les uns aux autres, comme il devrait naturellement l’être. Néanmoins, on pouvait très clairement faire la distinction de qui appartenait à quelle classe sociale simplement en les observant. Personne ne se mêle, les plus aisés évitant comme la peste les plus modestes, toujours avec cet air dédaigneux sur le visage, parfois même de dégoût. Cette attitude m’irritait au plus haut point. Je serrais mes phalanges, avant de m’avancer dans cette foule étrangère à elle-même. Il ne fallut pas plus de quelques minutes avant qu’un premier scandale éclate. Un cri d’alerte, qui est censé faire réagir les foules. Mais pas ici. Les gens se retournent, gênés, incrédules, mais ne font rien. Ils ont tant l’habitude que cela ne les étonne même plus. Un voleur s’emparant d’un article et s’enfuyant, ce n’était rien qui sortait de l’ordinaire. Je m’apprêtais à barrer le passage à la personne visiblement visée par cette accusation, mais il semblerait que quelqu’un m’aie doublé. Le voleur trébucha violemment, trop pour être tombé de lui-même, pour s’écraser sur moi, me faisant chuter au passage. Mon bras, nu, râpa le sol, déchirant l’épiderme, faisant couler mon sang et m’arrachant une grimace de douleur. Le marchand se rua sur le malfaiteur, avant de l’embarquer probablement devant la garde. Toujours au sol, une voix qui m’était familière s’enquérait de mon état. Je levais les yeux vers elle, avant de me figer. Une légère odeur se fit sentir, qui aurait pu passer inaperçue si je ne savais pas à quoi elle correspondait. Ou plutôt, à qui elle appartenait. Mon expression de douleur se figea, et se transforma en une moue colérique. Je sentais une certaine rage bouillir en moi, fruit de mon état physique et mental actuel. D’un geste violent, je balayais sa main tendue vers moi, avant de me relever et de la toiser du haut de mon mètre quatre-vingt-sept, ignorant totalement ma blessure qui me piquait légèrement. Après un long silence, un regard inquisiteur glacial, soutenant fermement ses pupilles, je pris la parole, d’un ton encore plus froid, mais assez bas pour éviter que certains curieux ne m’entendent.


« Tu auras beau te grimer, il y a des traces que tu ne peux pas effacer. »


Je saisis brutalement son poignet, avant de l’entraîner à l’abri des regards indiscrets. Si la foule savait que se trouvait en son épicentre la princesse de Nix, qui sait ce qu’il pourrait se passer … Non pas que j’en aie quelque chose à faire personnellement, mais en tant que représentante de l’Impératrice, je me devais, pour le bien politique, de faire en sorte qu’elle et son capricieux de fiancé restent à leur place. Retirant sèchement la capuche de sa tête, la plaquant sans ménagement contre un mur, face à face, je repris la parole, après un bref regard autour de nous pour m’assurer que personne n’était à portée d’écoute.


« Je peux savoir à quoi joue mademoiselle la princesse ? C’est amusant, de sortir sans escorte et de rendre visite au petit peuple ? »


Cette candeur qui émanait de son visage en tout temps m’insupportait. Son attitude m’exaspérait. Elle et sa pseudo-sincérité, son apparente préoccupation de l’ensemble de ses potentiels futurs sujets, son ton amical lorsqu’elle me parle au palais lorsque nous nous croisons … De quel droit se présentait-elle de cette façon face à nous ? Je me retenais si fortement de ne pas lui coller mon poing en pleine figure … De toutes les rencontres possibles et imaginables aujourd’hui, il fallait que je tombe sur l’une des deux pires.



Code by Wiise sur Never-Utopia



Astrid
Astrid
Escapade en ville [Pv : Ferris] Empty

ft. Ferris
Escapade en ville
De toutes les personnes qu'elle pouvait croiser, il fallait tomber sur les deux seule qui lui font monter une appréhension énorme dans la poitrine d'Astrid. En tant qu'enfant de la noblesse et amie proche du jeune prince, elle avait toujours vu ce conflit plutôt récent comme problématique, mais gardait des distance devant ce jeu de pouvoir qui ne la concernait pas. Elle souhaitait juste au fond d'elle que le meilleur soit fait pour Nix, et pour Soren, son affection pour lui la poussant à vouloir le soutenir sur tout ce qui pourrait le toucher. Mais Astrid n'a jamais été une politicienne, et ne le sera de toute façon pas. Elle n'est qu'une image pour le peuple, et n'est qu'une mémoire pour l'histoire, tout au plus. Pourtant ses fiançailles l'ont poussés à se rapprocher de ce milieu malgré elle, devant désormais fait encore plus attention à l'image qu'elle renvoyait. Des regards bien plus menaçant pouvaient être braqués sur elle, la juger, ou se dire qu'elle serait alors une cible idéale pour essayer d'atteindre le jeune héritier, qu'importe les raisons. Alors la jeune blonde se protégeait. Agissait comme les autres le désirait devant le public, et soufflant lorsque les regardes n'étaient plus tournés. Elle qui voulait souffler en retrouvant alors ces promenades au milieux de la populace comme elle l'avait déjà si souvent fait, c'est raté, désormais, une tête connu l'avait reconnu, et autant dire qu'elle redoutait grandement le jugement et la réactions de l'apprentie de l'Impératrice.

Malgré le tourbillon de pensés qui l'envahissaient, Astrid ne montra rien de ce qui la tracassait, gardant son naturel affiché, et son sourire, malgré le geste sec et mauvais qui repoussa sa main pour la faire s'éloigner. Chose qu'elle fit, la noble garda ses bras le longs de son corps, ne faisant alors rien pour insister et mettre de l'huile sur le feu. Alors comme ça elle était tant reconnaissable ? L'air un peu gênée, elle ne su que dire de plus qu'un simple.

«  Vraiment ? Je pensais être plus discrète que ça, on ne m'a jamais prise sur le fait. »

A quoi bon nier, faire semblant ? Ferris savait. Et s'il y avait une chose que la jeune princesse pouvait savoir sur son aîné, c'est qu'elle était intelligente. Très. En même temps, l'Impératrice ne l'aurait pas choisit si ce n'était pas le cas, ce qui faisait d'elle un potentiel danger si ses intentions étaient mauvaises.
Mais qu'à cela tienne, elle jouerait la carte de l'honnêteté. C'est ce qu'elle était normalement. Quand il n'était pas question à toujours se faire juger depuis qu'on est toute petite. C'est ce qu'elle préfère, et c'est ce qu'elle est en la compagnie de son fiancé. Certainement une des raisons de pourquoi ce mariage n'est au final pas une si mauvaise chose, elle a un époux qui l'accepte comme elle est.

Désormais mise à l'écart de façon un peu brutal, la silhouette relativement frêle d'Astrid ne fit pas grande résistance devant cette poigne de fer, pour se retrouver face à elle, le visage dévoilé. Le regard planté dans les iris agressif, voir même brillant d'un doré digne d'un chat de son interlocutrice, la demoiselle se mordit la lèvre. Bien sûr. Que pouvait-elle faire ici. C'est ce qu'on pourrait se demander, ce n'est vu que comme un jeu pour beaucoup, un moyen de défier les règles, tout au plus. Certainement un peu. Mais n'est-ce pas pour une raison qu'elle brise les règles ?

« Tu peux m'appeler Astrid. Je ne t'avais pas reconnu sur le coup Ferris. »

Peut-être verrait-elle ça comme une façon de se moquer d'elle, mais en réalité, Astrid n'avait jamais grand intérêt pour la couronne, et n'en n'était qu'une futur princesse de toute façon, ce n'était pas ce qui la définissait depuis son enfance, donc cela n'allait pas la définir maintenant. Elle avait par ailleurs décidé de prononcer son nom également, démontrer qu'elle connaissait alors qui elle était, et n'avait pas décidé de se voiler la face sur sa présence, de ne voir qu'en elle « la drôle apprentie que l'impératrice à fait venir, cette fille sortant de nul part ». Astrid prenait toujours note de ce qui l’entourait, quel qu'ils soient.

« C'est... Ah. » Elle soupira, comme si elle cherchait comment exprimer le fond de sa pensée. Malgré la fuite qu'elle montra dans son regard durant la réflexion, la demoiselle se redressa, quand bien même la différence de taille entre elle et son aîné était juste énorme, elle est son petit mètre soixante deux à tout casser. « Disons que ça fait du bien de sortir, pas avec une escorte, juste moi. Je n'ai pas besoin qu'on me suive et qu'on me tienne la main dès que je fais quelque chose. » Est-ce déplacé ? Pourtant c'est ce qu'elle pensait, et elle n'inventerait pas de mensonge. « J'ai toujours aimé me rendre au marché et discuter avec les gens, tout simplement. On en apprend tout autant dans les livres qu'en écoutant le peuple. »

Peut-être n'étaient-ils pas des Hommes capable de lui apprendre la magie, ou des choses plus techniques, comme l'histoire, les sciences. Mais ils avaient leur propre savoir avec leur propre façon de vivre. Celle des noble ne représentait en rien le mode de vie de la plupart de la population. Et ça elle le savait.

« Tu n'as pas à te déranger parce que je suis là, tu peux feindre de ne m'avoir jamais vu. »

Au vu de l'irritation, elle n'avait nullement envie de la déranger plus que ça. Non pas qu'elle ai particulièrement peur de se faire frapper -malgré les apparences Astrid est du genre à se faire mal facilement pour diverses raisons- mais.. ça ne l'enchantait pas tellement.

Ferris
Ferris
Escapade en ville [Pv : Ferris] Empty



Escapade
en ville

« Get lost, you don't belong here »




Si je ne savais pas que la résonance d’Astrid était en relation à la mémoire eidétique, j’aurais mis ma main à couper qu’elle serait relative à être hautement irritante en tout temps, consciemment ou non. Plutôt que de se taire et de réfléchir à ses actes, la fiancée candide frappa encore au moyen d’une phrase toute bête, mais qui me semblait excessivement provocante en l’état. Bien évidemment que personne ne l’avait prise sur le fait, puisque les gardes de la ville ne la croisent pas pratiquement tous les jours, et surtout, n’ont pas vraiment l’occasion d’entrer dans les chambres royales lorsqu’une entrevue est nécessaire. Ainsi, ils n’ont pas accès à certaines informations, ou en l’occurrence, certaines odeurs. Si son grimage était plutôt réussi si l’on ne passait qu’un rapide coup d’œil à son visage, elle ne pouvait pas tromper son parfum opulent, encore moins devant quelqu’un qui a vécu pratiquement toute sa vie en respirant boue, bas-fonds et autres senteurs si particulières au point que les eaux de toilette et autres produits de la haute société l’ont particulièrement marqué. Garder mon self-control devenait déjà extrêmement délicat. C’était si difficile que je l’avais quelque peu brutalisée, il fallait l’admettre. Et si cet acte avait légèrement baissé ma rage, celle-ci brûlait encore bien trop fort. Cette flamme si délicate à contrôler, tantôt ravivée, tantôt apaisée par les vents des aléas de la vie, se fit encore plus dévorante lorsque la jeune femme reprit la parole pour tenter de briser les barrières de la familiarité. Je répondis du tac au tac, sans réfléchir, sèchement et en haussant la voix.


« Hors de question d’être familière envers quelqu’un qui ne sait pas où est sa place, et qui met en danger la stabilité du pays par sa seule présence à un endroit où elle n’est pas désirée. »


Je me fichais royalement, sans jeu de mots, qu’elle utilise mon nom. Je restais quelqu’un qui a vécu dans la misère, et je n’aimais pas vraiment les contraintes du protocole. De plus, mon interlocutrice est théoriquement plus élevée que moi dans la société, donc elle pouvait se permettre d’utiliser mon prénom. En revanche, jamais je ne l’appellerai oralement par son prénom. C’est un non catégorique. Et l’envie de le faire s’éloignait davantage à chaque seconde qui passait actuellement, alors qu’elle semblait chercher une justification satisfaisante quant à son escapade hors des murs du château qu’elle n’aurait jamais dû quitter en premier lieu. Elle réussit finalement à mettre des mots sur ses pensées, alors que je m’attelais à nettoyer magiquement ma plaie sanguinolente à l’aide de ma résonance. Ce que j’entendis me fis écarquiller davantage les yeux. Non seulement elle n’avait pas une once de conscience des implications que sa présence engendrait en cet endroit, mais en plus c’était un simple caprice, une simple envie de passer le temps ? Non, dites moi que je rêve. Lorsqu’elle me parla de ses divagations concernant les histoires, un rire nerveux s’échappa de mes lèvres. Mais que croyait-elle !? Je sentais une colère noire m’envahir, bien plus virulente qu’il y a quelques minutes. Je fermais les yeux, inspirant et expirant longuement, bouche fermée. Enfin, ça, c’était jusqu’à ce que la goutte d’eau fasse déborder le vase. Feindre de ne jamais l’avoir vue ?


« C’est une blague, c’est ça ? C’est une putain de blague !? »


La bienséance n’avait plus sa place dans cette rencontre. Jusqu’ici j’avais fait au mieux pour maîtriser mon langage, mais là, c’en était trop. A quel point pouvait-on être aussi inconscient des règles ? Jusqu’où la stupidité d’un très haut noble pouvait aller ? Ma voix oscillait de volume, alors que je faisais de mon mieux pour garder un semblant de calme, et de ne pas trop attirer l’attention des oreilles indiscrètes.


« Oh bien sûr, je vais me contenter de retourner à mes affaires, et ignorer le fait que mademoiselle se balade incognito au milieu d’une classe sociale où elle n’a strictement rien à foutre, et qui pour la grande majorité du peuple ne veut pas d’elle et pourrait profiter de sa stupide inconscience pour, je sais pas, la kidnapper par exemple, passer ses nerfs sur elle à cause de la frustration, et penser pouvoir forcer le pouvoir en place à prendre en considération une partie de ses sujets qu’elle rejette et dénigre depuis toujours ? »


Je marquais une pause, le regard noir, fusillant une infinité de fois dans ma tête Astrid. Etait-elle seulement capable de dépasser au moins une fois dans sa vie sa candeur, et prendre conscience que sa simple existence, son simple projet de mariage faisait d’elle une victime de choix pour les plus désespérés ? De très longues minutes silencieuses s’écoulèrent, mes yeux toujours vissés sur son visage


« Je me demande comment quelqu’un d’aussi naïf a pu survivre aussi longtemps … Oh, j’oubliais. Le droit de naissance. Cette chose qui fait stupidement croire à des gens qu’ils peuvent tout se permettre puisqu’ils valent mieux que les autres. Suis-je bête. »


Je marquais une pause, fulminante de colère, de frustration et d’outrage devant tant de candeur insupportable. Il fallait vraiment mettre du plomb dans la cervelle à cette petite, sinon, le pays allait droit dans le mur.


« Au cas où la jeune demoiselle ici présente l’aurait oublié, ou si elle occulte volontairement cette information de sa vaste mémoire, un de mes rôles consiste à veiller à ce qu’elle ne se retrouve pas dans des situations comme celle où justement, elle s’est mise actuellement. Donc, si elle pense que je vais simplement m’en aller et la laisser faire ses conneries toute seule, eh bien elle se trompe clairement. »


J’évitais volontairement d’évoquer son prénom à l’oral, au cas où nous soyons espionnées discrètement. Alors comme ça, Astrid voulait écouter des histoires du petit peuple ? Eh bien j’allais lui en faire écouter. Et des histoires qui allaient lui faire passer l’envie de se promener seule dans les bas-fonds de Nix. Je savais parfaitement où aller, et j’espérais que cela allait enfoncer dans son crâne une bonne fois pour toutes qu’elle n’a pas sa place ici, au milieu de mes semblables. Du moins, pas pour l’instant, pas tant que la société reste identique à ce qu’elle est aujourd’hui. Et si cela la marque suffisamment profondément, et à jamais, si je ne deviens pas la prochaine Impératrice, au moins les choses pourraient éventuellement changer, un jour.


« Puisque cette demoiselle souhaite tant écouter ce que les moins que rien ont à dire, soit, elle va entendre ce qu’ils ont à raconter. »


De nouveau, sans ménagement, je me saisis de son poignet, et la tirait vers moi, fermement, et sans la lâcher. Une poigne sans doute bien trop forte et inconfortable, mais je n’en avais que faire. j’allais l’emmener dans les tréfonds d’Hirlam, là où les plus hauts nobles se font cracher dessus, où des enfants meurent chaque jour à cause de la famine, où le désespoir, la fatalité et la rancœur trouvent leur source.



Code by Wiise sur Never-Utopia



Astrid
Astrid
Escapade en ville [Pv : Ferris] Empty

ft. Ferris
Escapade en ville
Elle qui souhaitait évité le conflit, c'était raté, en même temps, Astrid s'y attendait, Ferris l'avait toujours dévisagé de façon à ce qu'elle ne pouvait en douter, elle ne l'appréciait pas. Certainement s'arrêtait-elle à l'image qu'elle renvoyait d'elle-même. Une fille de noble sage, qui se contente de faire ce qu'on lui dit, insouciante. Certainement l'était-elle un peu d'une certaine façon, Astrid est encore jeune, ignore encore tant de choses malgré son pouvoir qui lui permettait d'apprendre tant de choses. Mais on ne pouvait lui reprocher de toujours faire de son mieux et d'être ouverte d'esprit. Certainement bien assez pour ne pas s'arranger pour se débarrasser Ferris de son champ de vision parce qu'elle se sentirait offensé. Si elle lui reprocher son jugement hâtif, elle n'était pas la première à la regarder avec dédain voir haine, à lui reprocher d'être née noble. D'avoir eu de la chance, de ne jamais avoir eu besoin de se démarquer puisqu'elle le faisait naturellement. Elle qui appréciait errer dans les rues avait fait maintes rencontres durant ces escapades qui étaient jusqu'alors un secret gardé par le prince uniquement, elle gardait sa véritable identité secrète depuis toujours, mais on l'avait déjà soupçonné d'appartenir à la noblesse, certainement à cause de ses manières dont elle peine quelques fois à se défaire. Mais elle était toujours là, debout, à faire face vaillamment à  l'élève favorite de l'Impératrice, c'est certainement pour une bonne raison, Astrid a toujours su s'en sortir, quoique puisse en penser son aîné.

Ignorant l'exactitude de son histoire, elle ne pouvait s'empêcher d'être partagé entre l'admiration et les questions quand elle la voyait ainsi s'énerver, défendre alors corps et âme les valeurs dont elle venait, comme si elle ne voulait pas les oublier malgré ses nouvelles responsabilité. Comment est-ce de naître avec rien et de se retrouver avec tout par la force des choses et de son travail ? Cela doit être gratifiant, bien plus que les rôles pourtant prestigieux dont elle pouvait se vanter.

La princesse soupira, discrètement certes, mais de façon visible, bien sûr qu'elle ne pourrait être autre chose qu'une petite cruche qui a toujours eu de la chance, elle n'est pourtant pas aussi fragile qu'on le pense. Son talent pour la magie n'est pas à sous-estimer, quand bien même elle n'a jamais officiellement brillé autrement qu'à l'Académie. En même temps, quand on est futur princesse, on ne s'attend pas à ce que vous accomplissiez des choses périlleuses, juste d'être ce qu'on attend de vous. Son regard ne se baissa pas un seul instant, si l'on pouvait sentir les palpitations de son cœur accéléré à chaque regard qu'elle lui lançait, à chaque mouvement, comme si elle était sur ses gardes, Astrid garda le silence tous le long, sachant pertinemment que couper la parole ne ferait qu'envenimer d'avantage les choses, bien plus qu'elle ne l'avait déjà fait en lui suggérant de l'ignorer. Ferris la détestait, mais elle savait quel était son rôle et ne s'en détourne pas.

« Tu surestimes ma chance. Toutes les rencontres n'ont pas été aussi douces, un peu comme aujourd'hui tout compte fais. »

Si Astrid se sentait quelque peu secouée, voir certainement vexée de cette vision qui lui collait décidément à la peau, elle pu le refouler dans ses paroles. Quand bien même elle ressentait la menace qui pesait sur elle. Et cette dernière ne venait pas de la rue et des habitants qui l'habites, mais de la personne en face d'elle.

Soudainement, son aîné se décida à la bousculer une fois de plus, le corps frêle de la jeune noble manqua de tomber à la renverse sur cette dernière tant la poigne sur elle était forte, l'obligeant alors à tenir bon pour se redresser l'air surprise. Où comptait-elle l’amener ? Dans un quartier qu'elle ne connaissait pas ?

« Que ? »

Elle n'eut pas l'occasion d'ajouter autre chose, la voilà entraînée à travers les rues, d'un pas assuré et vif, les passants n'apportaient que peu d'attention à leur personnes, ce qui lui permit alors d'essayer de se repérer, de retrouver des points lui permettant de savoir où elles se trouvaient, où elle l'emmenait. Des rues animés et joyeuses l'ont passa par des ruelles plus calmes, pour finalement se retrouver dans un endroit qu'elle connaissait hélas malgré elle. Les gens portaient pour certains des guenilles, en guises de vêtements, d'autres toussaient en fusillant du regard autrui. Cet air intéressé qu'elle avait déjà sentit sur elle, parce qu'on espérait obtenir quelque chose d'elle. La présence de Ferris empêchait certainement à ces personnes de l'approcher trop vite. Le pas se fit plus lent, son souffle se retrouva. Son regard se perdait sur ce qui l'entourait, affichant cette mine attristé sur ce que subissait certaines personnes de ce royaumes, pendant que d'autres jouissaient de tous les privilèges. Dans ce pays ou la magie est maître, ceux qui en sont dépourvu ne sont pas les mieux lotie en général, ou du moins, plus difficilement. Sans offrir le moindre regard à la femme qui lui tenait avec fermeté le poignet, Astrid souffla.

« Je sais pertinemment ce qui se cache derrière notre ville si riche. Certainement pas les détails. Pas aussi bien que toi, mais je le sais. » D'un pas sur le côté, elle évita alors une personne, sachant très bien qu'elle ne devait se faire remarquer plus que nécessaire. Elle tira d'avantage sur sa cape, comme pour se rassurer d'un geste timide. Avant d'entendre une voix jeune derrière elle. « Alys ! » Astrid se retourna, d'un geste qui voulait intimer de se taire, ou du moins de baisser d'un ton, un enfant des plus classique se présenta devant elle, les cheveux court en bataille, l'air visiblement pauvre, mais le sourire aux lèvres. Il reprit alors plus doucement. « Oh pardon, tu es là ! Je pensais pas te revoir, maman va beaucoup mieux ! » Fit-il en lui attrapant sa main libre avec énergie pour la secouer dans tous les sens. « Vraiment ? Ravie d'avoir pu vous aider même un peu. » L'enfant secoua la tête. « J'ai eu de la chance de te croiser ! J'sais pas d'où tu es venu mais tu nous a très beaucoup aidé, merci ! Tu n'attendais vraiment rien de notre part ? » Dégageant sa main pour lui tapoter la tête et se pencher légèrement pour poser son index sur ses lèvres. « Bien sûr que non, mais en revanche je t'ai dis d'être discret, tu t'en souviens n'est-ce pas ? ». Il approuva. « Bien sûr oui. Tu es venue avec une amie à toi ? »

…. Heum. Pas vraiment ?

Contenu sponsorisé
Escapade en ville [Pv : Ferris] Empty