• Once
    Upon a time
    Depuis ses balbutiements, le monde de Magna n’a jamais connu qu’une seule chose : La violence. L’affrontement était le quotidien de tous, hommes, femmes et enfants, sans répit, sans pitié, sans compassion, une haine violente et meurtrière. Les peuples étaient divisés en de nombreux clans montrant leurs appartenances, leurs raisons d’être, leurs conflits. Ces clans n’étaient que des excuses, des prétextes à guerroyer plus encore si bien que très souvent, des alliances se formaient et se déchiraient. Nombreux étaient ceux qui désiraient la paix, et plus nombreux encore étaient ceux qui recherchaient la guerre...
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  • Intrigue
    C'est la guerre ! Le Roi de Cinis, a officiellement déclenché les hostilités en accusant le royaume mercantile de Petram d'être la source de tous leurs maux. Une déclaration aussi soudaine qu'inattendue, mais pourtant suivie par une majorité de la population Cinisienne. L'Empire magique de Nix, lui, se contente de faire la sourde oreille aux nombreux tapages qui touchent les contrées voisines, trop occupé à gérer la crise grandissante entre noblesse et populace. Quant à la nation matriarcale de Nebula, la préservation de la paix au sein de ses frontières est bien plus importante que la probable annexion d'une contrée voisine.
  • Cinis
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    Nix
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    Petram
    4
    Nebula
    5
  • Scénarios
    Prince héritier : Héritier direct de l'Empereur, vous vouez une haine sans limite à l'Impératrice désignée. Pour vous, ce système de désignement est à l'origine de tous les maux qui touchent le pays depuis que l'institut s'intéresse de près au pouvoir. De fait, vous réfutez tout ce que peut avoir décidé l'Impératrice et n'attendez qu'une seule chose : Être à la tête de la nation afin de mettre un terme aux manipulations de l'institut.
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A la découverte de l'Etoilée - feat Selenne
Koya
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A la découverte
de l’Etoilée

Avec un accompagnateur c’est toujours mieux

En rentrant dans la ville de Boeria Koya s’était débarassé des fleurs qu’il avait soigneusement sélectionné sur son chemin. Si son prof, le cher Balala, apprenait qu’il ne se présentait pas d’une manière impeccable, en son nom, le jeune homme allait en entendre parler durant des mois. Il se dépêcha d’aller au fort tout en se repeignant, sa tresse avait grand besoin d’être refaite, sachant qu’il ne fallait pas forcément traîner dans ces ruelles.

Une fois devant le bâtiment il s’épousseta une dernière fois et pénétra dans l’enceinte. Le jeune Arcanic n’allait pas mentir, ce lieu le mettait mal à l’aise, et pour cause qui disait forteresse disait forcément soldats et donc armes. Brr. Rien que de les voir il avait des frissons qui lui parcouraient l’échine ! Le blond essaya d’en faire abstraction, il avait une mission précise à effectuer, et qui l’obligeait à demander son chemin à plusieurs reprises.

Au détour d’un couloir il trouva enfin ce qu’il cherchait, le « bureau des demandes » devait être ici puisqu'il pouvait voir un petit attroupement de personnes dans une salle ouverte. Le blond préféra vérifier qu’il ne se trompait pas, cela arrivait déjà assez souvent comme cela, et se présenta à un soldat qui semblait en charge ou au moins au courant de ce qu'il se passait.

- Bonjour ! J’aurai une question, je viens de Nix, de l’Institut en réalité, le Professeur Balala a, normalement, envoyé un courrier pour prévenir qu’un de ses étudiants, moi, dit-il en se montrant du doigts, aurait besoin d’un guide pour l’Etoilée. J’ai un ordre de mission signé de sa main, si besoin. Vous savez si quelqu’un a eu le temps de traiter la demande ou je dois faire la queue comme les autres. Demanda-t-il en désignant le petit groupe d’un coup d’œil.  
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Selenne
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Le soldat des Clairvoyants Richard vivait actuellement ce que l'on appelle communément "une journée de merde" et pour cause : Aujourd'hui, les habitants semblaient nombreux à venir faire des demandes au Fort Regis. Des bons à rien incapables de faire quoi que ce soit de leurs dix doigts -pour ceux qui possédaient toujours les dix- La nature des demandes étaient variés, entre des demandes d'exterminations de certaines créatures néfastes qui rôdaient non loin de la ville, des recherches d'enfants soit-disant disparu et tant d'autres inutilités du genre... Alors, lorsque Richard vit arriver cet énergumène visiblement pas au courant des us et coutumes ici, il roula des yeux et se rapprocha un peu de lui pour lui faire le super numéro de la grosse voix. "Nix ? Et vous pensez qu'on peut débarquer d'un autre pays comme ça, sans risque, sans s'annoncer plus en détail ?!" Il s'est pourtant parfaitement bien annoncé, bien comme il faut. Mais Richard s'était fait réprimander pour mauvais comportement envers les citoyens de Boeria aussi, il devait rejeter sa hargne ailleurs. Du moins pour aujourd'hui. Ces paysans sauraient bien assez tôt regretter leurs attitudes... "Et vous venez pour quoi ?! Un guide ?! Vous prenez les Clairvoyants pour quoi, une office du tourisme ?! On est pas à la botte de vos grands pontes et je suis absolument pas au courant d'une quelconque lettre ! Vous seriez pas plutôt un espion de Nix ?! A ces mots, il dégaine sa lame qu'il agite non loin du nez du pauvre étudiant qui n'a visiblement rien demandé à personne. "L'ordre de mission, et en vitesse !!!" La file d'habitants juste à côté observait la scène, silencieux et tentant de se faire le plus petit possible. Hors de question qu'ils perdent leurs place dans la file à cause d'un soldat de fort mauvaise humeur.

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Avec un accompagnateur c’est toujours mieux

Koya était quelque peu perdu… Il avait salué le soldat avant de lui expliquer plutôt clairement la situation dans laquelle il se trouvait, le tout avec une voix douce. Alors pourquoi ce bon monsieur s’en prenait à lui de sorte ? Le jeune homme n’avait rien fait pour l’offenser, bien que la voix que l’autre utilisait pour lui parler pouvait faire croire à l’inverse. Tout perturbé, le blondinet ne put que faire le poisson rouge un moment, ouvrant et fermant la bouche sans qu’aucun mot ne sorte. Les sourcils froncés d’incompréhension, il tenta de s’expliquer, de nouveau.

- Oui, de Nix et je suis certain que le prof…

Mais le garçon ne put rajouter quoique ce soit parce que l’autre énergumène s’énervait tout seul. Un cran au-dessus. Et voilà que l’étudiant se faisait crier dessus, devant tout le monde, pour une obscure raison. Pas agressif pour un sous dans la vie, Koya se contenta d’abord de reculer d’un pas et de faire ses mains devant lui, pour montrer qu’il n’était pas une menace.

Malheureusement pour lui cela n’eut aucun effet sur le soldat qui se monta le bourrichon tout seul et lui agita son arme sous le nez. C’en était beaucoup trop pour le pauvre garçon qui, bien entendu, ne supportait pas ce genre de choses. Louchant sur la lame, il se sentit devenir livide, sa gorge se serra et son cœur se mit à battre la chamade. Tomber dans les pommes n’était vraiment pas l’idéal. Il devait respirer. Le jeune homme posa une main sur son torse et prit une grande inspiration.

- Non, je… je suis étudiant… Vous pourriez baisser votre truc s’il vous plait ! Réussit-il à dire avant de fouiller dans la poche intérieure de son manteau pour sortir le papier demander. J’ai juste… juste besoin de quelqu’un qui connait les lieux. Il déglutit difficilement. Vous saviez que pour réussir ses meringues il faut les cuire à feu très doux durant plus d’une heure ?

Pour Koya panique était synonyme d’informations culinaires, bien qu’utiles en certaines circonstances avec lui elles ne sortaient jamais au bon moment… Mais pour l'instant sa principale préoccupation était de rester en vie, ou de ne pas finir en prison à cause de son stupide cerveau.
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Quoi? Des meringues ? Mais que dit-il ce parfait ahuri ? Richard prend le papier que lui tend l'étudiant en faisant claquer sa langue, preuve même de son dédain sur l'instant. Et ni une, ni deux, il chiffonne le papier et le déchire de sa main libre tandis que de l'autre, il menace le cuisinier en herbe de son arme qu'il rapproche un peu plus de son cou. Voilà qui est mieux. Pas d'ordre de missions, pas de raison de se trouver ici. "Je n'apprécie pas tellement qu'on se foute de moi." Sur ces mots, il s'approche de Koya. Voilà, martyriser un pauvre innocent, ce sera parfait pour soulager son trop plein de frustration.

"Richard, je peux savoir ce qu'il se passe ?" Il allait pour le conduire au frais-une journée ou deux, rien de plus- lorsque Selenne apparut juste derrière lui à l'aide de sa Résonance. Il s'en était fallu de peu. Agacé, le soldat se retourne lentement et fait face à sa supérieure, non sans une lueur de défi dans le regard. "Générale." L'intonation même de sa voix dénote d'une certaine raillerie, comme si le titre était remis en cause. "Un individu inhabituel et étranger de surcroît qui pose quelques soucis quand à la marche à suivre. Mais je m'en occupe." Il ne quitte pas la femme des yeux. Il n'a toujours pas accepté qu'une femme puisse atteindre ce poste alors qu'elle était plus jeune que lui et surtout, qu'elle possédait le mauvais sexe. Car oui, Richard est du genre machiste, un trait de caractère qui pose de grands soucis à la jeune femme.

Cette dernière soupire un instant avant de s'avancer d'un pas dans sa direction. "Il me semble pourtant qu'il disposait d'un ordre de mission, non ? Et étonnamment, j'ai reçu il y a quelques jours une lettre m'avertissant de l'arrivée de cet étudiant. Donc plutôt que de faire un excès de zèle, peut être serait-il préférable que vous fassiez votre travail convenablement ?" Elle le dévisage sans aucune gêne avant de s'avancer vers l'érudit. À mi-chemin toutefois, elle se stoppe net et sans même se retourner, adresse une dernière phrase à son soldat. "Il serait de bon ton de faire taire cette rivalité. Vous aviez votre chance d'atteindre ce poste. Vous avez perdu. Acceptez-le et tournez la page." Elle reprend ensuite son chemin jusqu'à Koya. "Pardon pour le contre temps. Suivez moi jusqu'à mon bureau, nous serons plus à l'aise pour discuter. J'espère que mon soldat ne vous a pas causé trop de tort, je n'ai assisté qu'à la fin de l'altercation depuis mon balcon."

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Voilà, il allait mourir ici. Il allait se faire tuer à cause de son amour des meringues et son stupide cerveau en grande panique ! Il aurait dû prévenir ses parents et prévoir son épitaphe : Les meringues étaient un plaisir mortel. Parce que si le soldat ne lui tranchait pas la gorge avec sa lame, la déontologie devait sans aucun doute interdire ce genre d’acte un peu cavalier, il allait faire une crise cardiaque. A 23 ans. C’était bien sa veine encore… Déjà Koya voyait apparaitre des petites tâches noires dans sa vision périphérique, signe que le malaise montrait le bout de son nez, alors qu’il sentait le métal froid effleurer son cou. Adieu monde !

Cependant une voix, lointaine et féminine, s’adressa à son bourreau, Richard donc, qui stoppa toute action. Enfin, il se mit à dénigrer le pauvre étudiant dont l’esprit était bien loin d’ici, incapable de se défendre. Il n’esquissa même pas un sourire face aux propos du soldat, qui manifestement s’occupait très bien de lui, se contentant toujours de loucher sur l’arme de ce dernier et de respirer, presque, normalement. Grâce à la jeune femme, sa sauveuse, sa respiration se fit plus naturelle parce que plus elle parlait plus Richard le sauvageon baissait sa lame, jusqu’à ce qu’elle reprenne place à sa ceinture. Merci à elle et merci à Balala pour sa prévoyance !

D’ailleurs sa sauveuse, Koya commençait à l’apprécier grandement, sa manière de moucher monsieur muscle était une vengeance parfaite à ses yeux. Se sentant un peu mieux, le blond lui offrit un sourire, bien que son teint devait toujours être pâle.

- Juste une petite crise de panique, les armes ne sont définitivement pas mon fort. Tenta-t-il de plaisanter, se passant une main sur le cou. Merci pour votre intervention, générale dont je ne connais pas le nom.

Le garçon se mit ensuite à suivre la jeune femme, non sans lancer un dernier regard à Richard.

- Je pense que quelqu’un aurait bien besoin de séances de psy…

Marmonna Koya, ravi de ne plus avoir affaire au soldat.
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"Générale Selenne Dargen, Générale des Clairvoyants. Pardonnez mon impolitesse." Elle s'incline légèrement pour bien souligner son erreur et son désir de se racheter. Elle laisse ensuite son regard se promener longtemps sur son interlocuteur, lui laissant ainsi le loisir de se présenter à son tour. Puis elle reprend son chemin, lui demandant poliment de la suivre. Ils pénètrent dans le fort Regis où l'agitation semble régner dans le rez-de-chaussée. Des soldats-mercenaires qui passent en tout sens, pressé et ne faisant absolument pas attention à l'endroit où ils mettent les pieds. Selenne se permet de rester non loin de Koya et parfois même de le tirer ou le pousser, afin d'éviter qu'un soldat ne le percute. Le pauvre a sans doute déjà eu assez à faire avec Richard. En traversant un couloir, ils passent devant une gigantesque salle où de nombreuses jeunes recrue s'entraîne avec ardeur et violence. Ces jeunes hommes et femmes ne partiront pas en mission avant encore quelques années, tant que leurs compétences ne sont pas irréprochable. Car la politique de Selenne pour son armée est d'éviter les pertes tant que possible. Alors les entraînements sont intenses et aucune personne n'est envoyé se battre tant que l'on est pas sûr et certain qu'il n'est pas encore capable de s'améliorer sans avoir besoin de partir en mission.

Ils montent ensuite un grand escalier et parviennent aux étages où le silence est bien plus présent. Ici sont regroupés la plupart des soldats de rang supérieur chargé de s'occuper des troupes, ils ont donc besoin de calme afin de rédiger les nombreux rapports permettant de statuer des points forts et des points faibles de toutes les troupes. Ces très nombreux dossier sont ensuite transporté entre les différents bureaux jusque dans la salle des archives qui occupent la majorité de cet étage. Il est donc courant de croiser des officiers les bras chargés de pile de dossier et luttant pour ne pas en faire tomber un seul. Selenne s'arrête devant une porte en chêne finement sculptée et l'ouvre afin de laisser entrer l'étudiant dans son bureau. Un bureau en désordre, manifestement. L'office déborde de papiers en tout genre et les armoires semblent presque toutes vidées de leurs contenances qui gît à même le sol dans un désordre anarchique. "Veuillez me pardonner pour ce désordre monstrueux, j'essaye de remettre de l'ordre dans ce bureau... Enfin, un ordre que j'arriverais à comprendre. L'entre-deux est donc plutôt chaotique. Installez vous sur les fauteuils prêts du balcon, vous serez plus à l'aise." Au fond de la salle, deux petits fauteuils et un canapé encadrent une table basse recouverte d'un plateau d'échec. Sous la table, on peut distinguer à travers le verre des bouteilles et sans aucun doute les verres qui les accompagnent. Devant ce petit espace où le désordre n'a pas encore frappé, les grandes portes fenêtres qui donnent sur le balcon dont la vue plonge sur la cour du fort ainsi que sur le toit des bâtiments de Boeria. Il est très facile de distinguer, au loin, le Refuge du Vagabond aux courbes si esthétique. Selenne rejoint rapidement son interlocuteur et s'asseoit sur l'un des deux fauteuils avant de se pencher et de sortir deux verres ainsi qu'une bouteille d'alcool de genévrier. "Vous en désirez ? J'ai d'autres alcool un peu plus fort, si vous le désirez. Et maintenant, expliquez-moi ce qui vous amène ici, exactement."

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Loin de lui l’idée d’embarasser sa sauveuse, Koya se sentit un peu bête alors que cette dernière s’excusait de ne s’être présentée plus rapidement. Il voulait seulement connaître son nom et non lui faire un quelconque reproche. Gêné, il se passa une main sur la nuque, faisant danser sa tresse sous le mouvement, avant de se reprendre pour se présenter à son tour.

- Enchanté. Dit-il sincèrement avant de baisser la tête, dans un signe de respect. Je suis Koya Arcanic, étudiant et chercheur à l’Institut, le Professeur Balala m’envoie.

Après cela le jeune homme se contente de suivre la générale, les discussions viendront plus tard, au calme et à l’abri des oreilles et yeux indiscrets. Malheureusement pour lui son intervention avec Richard n’était qu’un début… Cette journée allait être une succession d’émotions contradictoires et il se sentit fatigué rien qu’à cette idée. Pourquoi la jeune femme le faisait passer par là ? Pourquoi devoir « admirer » les recrues en plein entrainement ? Dargen ne l’avait-elle pas entendu tout à l’heure quand il disait être allergique aux armes ? Ça y est, Koya avait déjà les genoux qui tremblait. Sa gorge se serra de nouveau, il sentit le sang quitter son visage et ses mains devenir moites. Le garçon tenta de garder l’esprit clair, de se focaliser sur la femme devant lui et sur rien d’autre, afin d’endiguer, autant que possible, la crise de panique. Il fallait qu’il se change les idées.

- La brioche est faite à partir de farine, beurre, sucre, lait, levure, œufs et sel. Commença-t-il à réciter tout bas. D’abord mélanger les ingrédients secs dans un grand saladier…

Et il continua ainsi jusqu’à ce qu’ils montent les escaliers et que le bruit des armes disparaisse totalement. Doucement, au fur et à mesure de leur progression dans le bâtiment, le blond pouvait sentir ses forces lui revenir. Plus sûr dans sa démarche, il resserra tout de même sa prise sur la bretelle de son sac alors qu’ils arrivaient enfin à destination. La générale le fit entrer dans son bureau pour fermer la porte derrière eux. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la salle dans un capharnaüm sans nom, des papiers et dossiers éparpillés de partout. Le jeune femme s’excusa pour le désordre mais l’étudiant se contenta de sourire.

- Ça rappel assez le mien, j’ai presque l’impression d’être à la maison. La rassura-t-il.

Koya enjamba ensuite les documents au sol afin de pouvoir se diriger à l’endroit que la générale lui indiquait. Il posa son sac au pied d’un des fauteuils et, trop curieux, il s’approcha de la fenêtre pour observer le panorama. Le garçon retira sa veste, restant en maillot à manches longues, alors qu’il admirait la beauté de la ville, des toits brillants sous le soleil. Il sortit de sa contemplation lorsque la jeune femme s’adressa de nouveau à lui. Se tournant vers elle, le blond put voir les deux verres et sourit, ravi de sa proposition, avant de poser sa veste sur le dossier du fauteuil et de s’asseoir.

- Avec plaisir merci. Celui-ci ira très bien. Il remonta ses manches, découvrant ses avants bras. Je suis venu jusqu’à Boeria afin de faire des prélèvements de plantes et de minéraux dans l’Etoilée, comme a certainement dû vous prévenir le professeur Balala. Il se saisit du verre tendu. Merci. L’endroit est encore un mystère et il aimerait avoir des échantillons pour faire plus de tests. Je tiens d’ailleurs à vous remercier, en son nom, pour l’aide que vous voulez bien nous accorder. Je suis du genre maladroit, consciencieux mais maladroit, les chercheurs qui font appel à moi apprécie donc que je suis accompagné par quelqu’un qui connait les lieux. Il se râcla la gorge. Et pour tout à l’heure aussi, j’ai bien cru faire un malaise aux pieds de ce soldat.

Il fit ensuite tourner la boisson dans son verre, attendant que la générale ne boive pour pouvoir l’imiter.
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Elle l'écoute attentivement, sirotant un peu de son verre de temps à autre. Une excursion à l'Etoilée... Elle n'attend même pas la fin de l'explication qu'elle réfléchit à qui envoyer en mission sur le coup. Et la réponse risque de déplaire fortement au jeune homme. "Ne vous en faites pas, Richard mord plus qu'il n'aboie. Disons juste que... La situation actuelle au Fort Regis lui déplaît et il le montre, c'est tout." Elle prend une position plus confortable dans son fauteuil et paraît pensive quelques instants. Non, vraiment, elle n'a pas réellement d'autres options sous la main. "Concernant votre requête... J'avais effectivement lu la demande du Professeur, qui réclamait également une attention de chaque instant quant à son étudiant. Visiblement, ses craintes étaient fondées." Elle adresse un léger sourire à Koya avant de reprendre une gorgée de son verre qu'elle pose sur la table basse.

"Une visite à l'étoilée est possible, toutefois le seul soldat disponible qu'il me reste est... Richard." Elle adresse un regard désolé au jeune homme. Oui, ce même Richard qui lui a fait si peur juste avant. "Il a de nombreuses fois arpentés ce bois, il est donc le plus à même de nous guider là-bas. Sans compter qu'avec la guerre entre Cinis et Petram et les demandes quotidiennes de Boeria et des alentours, je suis un peu à court de soldat... Vous désirez un autre verre, peut être ? Ou quelque chose de plus fort, cette fois ?" Elle se lève ensuite et se dirige vers le balcon pour laisser le temps à Koya de digérer la nouvelle. Elle observe plus bas le dit Richard, toujours entrain de s'en prendre à de pauvres citoyens innocents. Le faire quitter la ville quelques temps ne pourra qu'être bénéfique pour les habitants. Et puis, une fois que le choc sera passé, elle pourra préciser à l'étudiant qu'il est un soldat très compétent et qui respecte les ordres à la règle.

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Si la jeune femme qui acceptait de le recevoir dans son bureau buvait, Koya se devait de l’accompagner. Boire seul n’était jamais très plaisant. Ainsi le blond prit le verre qu’elle lui avait servi pour le porter à ses lèvres. Le liquide lui brûla agréablement le fond de la gorge, le jeune homme leva un sourcil approbateur face à cette boisson tout en reportant son attention sur la générale. Cette fois-ci ses sourcils se froncèrent, peut être que la situation déplaisait à Richard mais il n’y était pour lui !

- Je ne suis pas certain que lui trouver des excuses soit nécessaire… Marmonna-t-il avant d’enchaîner sur le contenu de la lettre. Oui, je dirais simplement qu’il m’arrive de m’éparpiller et que ça déjà pu me jouer des tours. Dit-il avec un sourire. Et aujourd’hui n’est vraiment pas la pire chose que j’ai vécu…

Il n’allait certainement pas révéler ses secrets les plus honteux là maintenant à une personne qu’il venait de rencontrer. Un seul verre ne suffisait pas pour que cela arrive. Il se contenta donc de lui répondre par un sourire entendu, en hochant doucement la tête et en levant son verre avant de le reporter à ses lèvres.

Cependant, Arcanic déchanta bien vite lorsque l’annonce tomba. Alors là il ne s’y attendait pas… Richard serait sa perte, jamais il ne l’accompagnerait bien gentiment. A tous les coups l’autre homme allait le tuer et cacher son corps dans les bois… Et personne ne le retrouverait jamais parce que forcément il était compétent et connaissait le lieu. Koya vida son verre d’une traite, le posa sur la table et s’avachit dans le fauteuil. Pourquoi il lui arrivait toujours des trucs étranges comme ça ?! Il souffla de désespoir.

- Oui, merci. Le verre du condamné… Il se redressa légèrement. Je tiens à préciser que si je disparais, il est coupable ! Pauvre professeur Balala, il n’aurait jamais ses informations et son étudiant-laquais ne sera plus. Le blond marqua une pause, posant son menton au creux de sa main. Par chance Richard serait-il plus correct avec un femme ? Il aime les blondes ?

Malgré les apparences Koya était assez doué avec son résonance. Alors certes il ne pourrait pas la faire durer toute une journée mais avec des pauses de quelques minutes il devrait être en mesure de faire illusion auprès du soldat… Comment ça il dramatisait ?
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Selenne ne sait pas réellement comment réagir aux deux dernières questions de l'étudiant. Correct avec les femmes ? Blondes ? Pourquoi est-il en train de la décrire ? Il ne pense quand même pas qu'elle et Richard... La Générale vide son verre, pour dissimuler sa gêne naissante, avant de poser son verre et de dévisager l'individu. "Je peux savoir ce que vous insinuez exactement ?" Elle adresse un regard noir et froid à Koya. Une fois la gêne passée, elle arrive à reprendre le contrôle et préfère montrer un aspect d'elle plus colérique, pour ne pas se laisser surprendre à nouveau. Elle se lève ensuite et fait quelques pas, chaque talon claquant avec violence sur le sol. "Je ne connais rien des goûts de Richard et je n'en ai que faire. Il a juste été de nombreuses fois en mission là-bas, il devrait connaître la zone comme personne."

Elle s'approche de la fenêtre et observe la cour, plus bas, où Richard s'occupait toujours de gérer le flux des civils. Non, il n'est pas particulièrement mauvais, simplement... Il a toujours espéré prendre la suite des Clairvoyants et il est l'un des soldats le plus habitués à la "hiérarchie" régissant Boeria, rien d'étonnant à ce qu'il prenne mal la décision de Selenne de vouloir réformer tout ça. Et sachant qu'il est plus âgé et qu'il a perdu le poste de second à la loyal face à cette dernière n'a pas amélioré sa rancune. Mais il est particulièrement efficace en plus d'être un très bon guerrier. Il faudra juste le tenir à l’œil, rien de plus. "Je peut toujours venir moi aussi, afin de m'assurer qu'il n'y aura aucun problème. Mais croyez-moi, il est un élément efficace et indispensable et on peut lui faire confiance quand il faut, même si le premier abord est loin d'être agréable."

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Une nouvelle fois le pauvre Koya était perdu… Pourquoi la jeune femme s’énervait ainsi ? Enfin, elle essayait bien de cacher ses sentiments, tourmentés, mais le blond la fixait depuis le début, il perçut donc son trouble. Et la sortie du regard noir ne faisait que confirmer sa pensée. Ne comprenant pas sa première interrogation le jeune homme se contenta de fronçer les sourcils et d’ouvrir la bouche, peu sûr de lui. Avait-elle mal pris sa demande pour avoir quelqu’un d’autre en guise de guide ? Il ne pensait pas que ceci la vexerait à ce point.

Préférant ne pas se mettre quelqu’un d’autre à dos en ce lieu, le chercheur laissa la général se calmer. Puis il fallait qu’il trouve quoi lui répondre sans l’énerver de nouveau… Plus facile à dire, enfin à penser, qu’à dire puisqu’en général le garçon avait tendance à mettre les pieds dans le plat. Il allait vraiment mourir dans ce pays, aujourd’hui. Il opta finalement pour jouer franc-jeu. S’avançant un peu dans le fauteuil, les coudes posés sur les genoux, il joua avec ses mains, craquant doucement ses doigts, un peu mal à l’aise.

- Désolé si je vous ai froissé, je… Je ne remettais pas en question votre jugement sur votre soldat, j’ai juste eu une mauvaise expérience. Il releva le visage vers la jeune femme. J’ai juste pensé que si j’étais en femme il pourrait être plus supportable. Y a des hommes qui sont incroyablement plus agréables si je me transforme… C’pas toujours flatteur, mais ça reste un bon entraînement pour la pratique de ma résonance. Autant voir le bon côté des choses. Tenta-t-il de plaisanter en espérant que cela suffirait à calmer la générale.
 
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